Naissance d'une nation
Voilà que je m'y colle également, que je donne ici mon avis sur le dernier roman de Dennis Lehane, Un pays à l'aube.
Près de six mois après sa sortie tonitruante, fort relayée d'ailleurs quand on considère les têtes de gondoles du grand supermarché de la culture en France (pas de pub), je décide d'écrire moi aussi un petit papier sur la dernière livraison du Bostonien.
Un pays à l'aube, c'est d'abord un énorme roman. Matériellement, physiquement parlant.
L'objet peut, effectivement, rebuter plus d'un lecteur: 759 pages bien remplies, de nombreux personnages, une ambition démesurée de la part de l'auteur de transcender les genres et, surtout, de composer une oeuvre qui veut "raconter la naissance de l'Amérique moderne sous la forme d'une flamboyante épopée" (dixit la quatrième de couverture)
A l'arrivée, une expérience de lecture, une plongée dans un univers passionnant, une véritable leçon d'histoire comme une mise à jour de ce qui est toujours d'actualité. En un mot: la certitude d'avoir eu raison de s'immerger dans ce livre.
Un pays à l'aube, c'est, si on se place du point de vue de sa construction, d'abord le parcours de deux personnages fictifs et celui d'un personnage réel à la fin de la Première Guerre Mondiale.
Les deux premiers sont, Luther Laurence, jeune noir originaire de l'ohio, et Danny "Aiden" Coughlin, flic de Boston, héritier d'une dynastie de policier irlandais . Le troisième, c'est Babe Ruth, l'un des plus célèbres joueur de base-ball de tous les temps, aux multiples records jamais battus à ce jour.
Luther travaille, en ce mois de septembre 1918, dans une usine qui participe à l'effort de guerre étatsunien. Particulièrement doué pour le base-ball, amoureux de Lila, il perd son emploi car les "boys" vont bientôt rentrer d'Europe et il faudra bien leur trouver du boulot, eu égard aux sacrifices auxquels ils ont consenti. Evidemment, comme ils ne comprendraient pas d'être chômeurs alors que des Noirs jouissent d'une activité salariée, ce sont ces derniers qui doivent libérer des places sur le marché du travail. Désoeuvrés, Lila et Luther prennent la direction de Tulsa, Oklahoma, où une tante bigote et autoritaire de la jeune fille accepte de les aider; une fois le mariage célébré bien entendu. Découvrant une ville plus au sud que celle de sa naissance, Luther apprendra que, même si les Noirs sont aussi des "niggers", ils ont la possibilité de s'en sortir, de se construire une existence qui ne se résume pas à une simple survie, de devenir aussi des bourgeois. Au risque de singer les Blancs, cela va sans dire.
De son côté, Danny Coughlin se trouve confronté à une situation délicate comme tous les policiers de Boston. Leurs salaires sont bloqués depuis longtemps, indexés sur le coût de la vie des années d'avant-guerre, leur temps de travail peut s'élever à plus de 80 heures par semaine, les frais de blanchisserie de leur uniforme sont à leur charge. La colère gronde au sein d'une institution qui ne peut faire grève car jugée essentielle à la bonne marche et à la sécurité du pays. Peu enclin à la contestation, Danny va se rendre compte, petit à petit et sous l'influence d'un de ses collègues et amis, que tout cela ne peut pas durer. Même s'il est le fils de Thomas Coughlin, un capitaine faisant figure de statue du Commandeur chez les forces de l'ordre, et le filleul d'Eddie Mac Kenna, un lieutenant atrabilaire de la même institution, il a bien conscience que l'on est à la veille de quelque chose de grave mais que, sans le soutien de l'AFL, la puissante fédération syndicale du pays, les flics ne pourront obtenir satisfaction.
En outre, Danny se retrouve, pour ainsi dire, entre le marteau et l'enclume car sa "famille" étant une alliée objective des "vrais américains", c'est-à-dire ceux qui refusent toute intervention de l'Etat dans les affaires économiques du pays, on lui demande de jouer les taupes parmi ses collègues, de fournir des informations sur ces dangereux bolchéviques qui voudraient bien importer la révolution de la racaille rouge dans le Nouveau Monde. Quand on aura ajouté que Danny habite toujours, comme à une époque moins reluisante pour sa famille, dans un quartier populaire de Boston où Italiens et Slaves survivent dans des conditions plus que déplorables, on comprendra que notre personnage va s'interroger, se remettre en question. En un mot, bousculer toutes les valeurs qu'on lui a inculquées.
Babe Ruth, quant à lui, est sur le chemin de la gloire. Il réalise des matchs exceptionnels, atteint des performances jamais tutoyées. Seulement, même chez les joueurs de Ligue Majeure, la colère gronde: les patrons du championnat essaie de les spolier, de se remplir encore plus les poches à leur détriment.
Lehane, par un sens du récit étonnant, va faire se croiser le destin de ces personnages. Si Ruth n'apparaît qu'épisodiquement au long de ces 759 pages, à l'image d'un choeur de tragédie grecque s'avançant sur le devant de la scène à des moments clés (même si ce brave Babe ne comprend pas grand chose), Danny et Luther vont se côtoyer, apprendre à se connaître, à s'apprécier au terme de multiples péripéties qu'il serait trop long de résumer (oui, oui, 759 pages !) et surtout dommage de dévoiler ici.
Par contre, et c'est là où le pari paraît réussi, le Bostonien, car Lehane écrit, non pas "sur" mais bien "sa" ville, nous entraîne dans un véritable foisonnement, un bouillonnement épique, un récit où la petite histoire nourrit la grande et l'éclaire. Peu familier, pour une question d'affinités avec le genre, des romans dits "historiques", je dois avouer que je me suis laissé envoûter par la prose, la précision des descriptions, le regard sur une époque d'un tel roman total.
Car, et cela paraît essentiel à mes yeux, c'est bien de roman total dont il est question ici.
Un pays à l'aube, c'est de l'archéologie sociétale, une mine d'informations sur "la naissance d'une nation" comme par exemple ces émeutes de Boston de 1919 qui prirent l'allure de combats sauvages dans un climat de guerre civile ou encore ces attentats anarchistes ou bolchéviques perpétrés par des activistes italiens,lettons et russes et qui ébranlèrent les Etats-Unis dans ses fondements, une autopsie des classes populaires des bas-quartiers de Boston où l'alcool, la violence, la débrouille, le crime atteignaient des proportions dignes d'un pays sous-développé.
Un pays à l'aube, c'est le roman d'une famille qui se décompose car elle est incapable de comprendre que le monde ne peut pas uniquement tourner dans le sens qui lui convient en laissant sur le quai des millions d'êtres qui souffrent ou, tout simplement, que le silence, le secret, l'absolu obéissance et la stricte observance des règles édictées par le patriarche ne résolvent en rien ses problèmes.
Un pays à l'aube, c'est une oeuvre qui vous plonge au coeur des rues de Boston, vous en faisant arpenter les moindres dédales jonchés des cadavres de milliers de victimes de la grippe espagnole, ramenée dans les navires rapatriant les soldats d'Europe.
Un pays à l'aube, c'est, au détour de pages subtiles, croiser un jeune John E. Hoover, déjà pervers et détestable à souhait, un Calvin Coolidge songeant à un avenir politique plus glorieux ou, entre autres, un Jack Reed qui atteindra bientôt le rang de légende communiste.
Un pays à l'aube, c'est un Lehane qui vous fait sentir la puanteur de la ville basse, les effluves des maladies ou la sueur des personnages. C'est un Lehane qui réussit à vous asphyxier des gaz anti-émeutes, à vous toucher par les balles, à vous assourdir des cris de douleur des blessés, à vous faire ressentir la haine ou l'amour éprouvées par ses personnages comme si elles étaient vôtres. C'est un Lehane qui se veut, avec succès, un portraitiste de génie, brossant une véritable galerie de personnages divers, détestables ou sympathiques, mais le plus souvent complexes.
Un pays à l'aube, c'est, à la fois, un roman noir, un roman historique, un roman politique et social à la lisière du Naturalisme, un roman d'apprentissage et un roman d'amour. Tout cela, vous avez bien lu.
Lehane s'était fixé un défi, en apparence, insurmontable. Il l'a relevé, dans un style que l'on peut juger classique, certes, mais tellement maîtrisé qu'on ne peut que lui accorder tous nos suffrages. Sans hésitation.
Un pays à l'aube (The Given day, 2008) de Dennis Lehane (trad. d'Isabelle Maillet), Rivages Thriller (2009), 759 pages.
Ailleurs: les avis de Jean-Marc(link) et de Jean-Jean (link). En anglais link
Une longue citation en guise de post-scriptum:
Charles Steedman, un des personnages qui incarnent les "vraies" valeurs du rêve américain, déclare à Danny lors d'une converastion édifiante: "Je suis ici(...) parce que les travailleurs de ce pays ont oublié où se trouvait leur place. Ils ont oublié, jeune homme, qu'ils sont à la discrétion de ceux qui versent leurs salaires et nourrissent leurs familles."
Quelques lignes plus loin: "Ils (dix jours de grève) peuvent amener une entreprise de taille moyenne à ne pas honorer ses obligations financières (...) Quand les obligations financières ne sont pas honorées, le cours des actions s'effondre. Les investisseurs voient fondre leur capital. A vue d'oeil. Eux-mêmes sont obligés de ralentir leurs activités. Ensuite, la banque doit intervenir. Parfois, la seule solution est la saisie. La banque perd de l'argent, les investisseurs perdent de l'argent, leurs propres sociétés perdent de l'argent, l'entreprise concernée coule et les travailleurs perdent leur boulot de toute façon. Alors si la notion de syndicat semble à première vue plutôt séduisante, il me paraît néanmoins inconcevable que des hommes raisonnables prennent la peine ne serait-ce que d'en discuter lorsqu'ils sont en bonne compagnie"
Des lignes qui, pour le coup, sonnent bien actuelles....
Près de six mois après sa sortie tonitruante, fort relayée d'ailleurs quand on considère les têtes de gondoles du grand supermarché de la culture en France (pas de pub), je décide d'écrire moi aussi un petit papier sur la dernière livraison du Bostonien.
Un pays à l'aube, c'est d'abord un énorme roman. Matériellement, physiquement parlant.
L'objet peut, effectivement, rebuter plus d'un lecteur: 759 pages bien remplies, de nombreux personnages, une ambition démesurée de la part de l'auteur de transcender les genres et, surtout, de composer une oeuvre qui veut "raconter la naissance de l'Amérique moderne sous la forme d'une flamboyante épopée" (dixit la quatrième de couverture)
A l'arrivée, une expérience de lecture, une plongée dans un univers passionnant, une véritable leçon d'histoire comme une mise à jour de ce qui est toujours d'actualité. En un mot: la certitude d'avoir eu raison de s'immerger dans ce livre.
Un pays à l'aube, c'est, si on se place du point de vue de sa construction, d'abord le parcours de deux personnages fictifs et celui d'un personnage réel à la fin de la Première Guerre Mondiale.
Les deux premiers sont, Luther Laurence, jeune noir originaire de l'ohio, et Danny "Aiden" Coughlin, flic de Boston, héritier d'une dynastie de policier irlandais . Le troisième, c'est Babe Ruth, l'un des plus célèbres joueur de base-ball de tous les temps, aux multiples records jamais battus à ce jour.
Luther travaille, en ce mois de septembre 1918, dans une usine qui participe à l'effort de guerre étatsunien. Particulièrement doué pour le base-ball, amoureux de Lila, il perd son emploi car les "boys" vont bientôt rentrer d'Europe et il faudra bien leur trouver du boulot, eu égard aux sacrifices auxquels ils ont consenti. Evidemment, comme ils ne comprendraient pas d'être chômeurs alors que des Noirs jouissent d'une activité salariée, ce sont ces derniers qui doivent libérer des places sur le marché du travail. Désoeuvrés, Lila et Luther prennent la direction de Tulsa, Oklahoma, où une tante bigote et autoritaire de la jeune fille accepte de les aider; une fois le mariage célébré bien entendu. Découvrant une ville plus au sud que celle de sa naissance, Luther apprendra que, même si les Noirs sont aussi des "niggers", ils ont la possibilité de s'en sortir, de se construire une existence qui ne se résume pas à une simple survie, de devenir aussi des bourgeois. Au risque de singer les Blancs, cela va sans dire.
De son côté, Danny Coughlin se trouve confronté à une situation délicate comme tous les policiers de Boston. Leurs salaires sont bloqués depuis longtemps, indexés sur le coût de la vie des années d'avant-guerre, leur temps de travail peut s'élever à plus de 80 heures par semaine, les frais de blanchisserie de leur uniforme sont à leur charge. La colère gronde au sein d'une institution qui ne peut faire grève car jugée essentielle à la bonne marche et à la sécurité du pays. Peu enclin à la contestation, Danny va se rendre compte, petit à petit et sous l'influence d'un de ses collègues et amis, que tout cela ne peut pas durer. Même s'il est le fils de Thomas Coughlin, un capitaine faisant figure de statue du Commandeur chez les forces de l'ordre, et le filleul d'Eddie Mac Kenna, un lieutenant atrabilaire de la même institution, il a bien conscience que l'on est à la veille de quelque chose de grave mais que, sans le soutien de l'AFL, la puissante fédération syndicale du pays, les flics ne pourront obtenir satisfaction.
En outre, Danny se retrouve, pour ainsi dire, entre le marteau et l'enclume car sa "famille" étant une alliée objective des "vrais américains", c'est-à-dire ceux qui refusent toute intervention de l'Etat dans les affaires économiques du pays, on lui demande de jouer les taupes parmi ses collègues, de fournir des informations sur ces dangereux bolchéviques qui voudraient bien importer la révolution de la racaille rouge dans le Nouveau Monde. Quand on aura ajouté que Danny habite toujours, comme à une époque moins reluisante pour sa famille, dans un quartier populaire de Boston où Italiens et Slaves survivent dans des conditions plus que déplorables, on comprendra que notre personnage va s'interroger, se remettre en question. En un mot, bousculer toutes les valeurs qu'on lui a inculquées.
Babe Ruth, quant à lui, est sur le chemin de la gloire. Il réalise des matchs exceptionnels, atteint des performances jamais tutoyées. Seulement, même chez les joueurs de Ligue Majeure, la colère gronde: les patrons du championnat essaie de les spolier, de se remplir encore plus les poches à leur détriment.
Lehane, par un sens du récit étonnant, va faire se croiser le destin de ces personnages. Si Ruth n'apparaît qu'épisodiquement au long de ces 759 pages, à l'image d'un choeur de tragédie grecque s'avançant sur le devant de la scène à des moments clés (même si ce brave Babe ne comprend pas grand chose), Danny et Luther vont se côtoyer, apprendre à se connaître, à s'apprécier au terme de multiples péripéties qu'il serait trop long de résumer (oui, oui, 759 pages !) et surtout dommage de dévoiler ici.
Par contre, et c'est là où le pari paraît réussi, le Bostonien, car Lehane écrit, non pas "sur" mais bien "sa" ville, nous entraîne dans un véritable foisonnement, un bouillonnement épique, un récit où la petite histoire nourrit la grande et l'éclaire. Peu familier, pour une question d'affinités avec le genre, des romans dits "historiques", je dois avouer que je me suis laissé envoûter par la prose, la précision des descriptions, le regard sur une époque d'un tel roman total.
Car, et cela paraît essentiel à mes yeux, c'est bien de roman total dont il est question ici.
Un pays à l'aube, c'est de l'archéologie sociétale, une mine d'informations sur "la naissance d'une nation" comme par exemple ces émeutes de Boston de 1919 qui prirent l'allure de combats sauvages dans un climat de guerre civile ou encore ces attentats anarchistes ou bolchéviques perpétrés par des activistes italiens,lettons et russes et qui ébranlèrent les Etats-Unis dans ses fondements, une autopsie des classes populaires des bas-quartiers de Boston où l'alcool, la violence, la débrouille, le crime atteignaient des proportions dignes d'un pays sous-développé.
Un pays à l'aube, c'est le roman d'une famille qui se décompose car elle est incapable de comprendre que le monde ne peut pas uniquement tourner dans le sens qui lui convient en laissant sur le quai des millions d'êtres qui souffrent ou, tout simplement, que le silence, le secret, l'absolu obéissance et la stricte observance des règles édictées par le patriarche ne résolvent en rien ses problèmes.
Un pays à l'aube, c'est une oeuvre qui vous plonge au coeur des rues de Boston, vous en faisant arpenter les moindres dédales jonchés des cadavres de milliers de victimes de la grippe espagnole, ramenée dans les navires rapatriant les soldats d'Europe.
Un pays à l'aube, c'est, au détour de pages subtiles, croiser un jeune John E. Hoover, déjà pervers et détestable à souhait, un Calvin Coolidge songeant à un avenir politique plus glorieux ou, entre autres, un Jack Reed qui atteindra bientôt le rang de légende communiste.
Un pays à l'aube, c'est un Lehane qui vous fait sentir la puanteur de la ville basse, les effluves des maladies ou la sueur des personnages. C'est un Lehane qui réussit à vous asphyxier des gaz anti-émeutes, à vous toucher par les balles, à vous assourdir des cris de douleur des blessés, à vous faire ressentir la haine ou l'amour éprouvées par ses personnages comme si elles étaient vôtres. C'est un Lehane qui se veut, avec succès, un portraitiste de génie, brossant une véritable galerie de personnages divers, détestables ou sympathiques, mais le plus souvent complexes.
Un pays à l'aube, c'est, à la fois, un roman noir, un roman historique, un roman politique et social à la lisière du Naturalisme, un roman d'apprentissage et un roman d'amour. Tout cela, vous avez bien lu.
Lehane s'était fixé un défi, en apparence, insurmontable. Il l'a relevé, dans un style que l'on peut juger classique, certes, mais tellement maîtrisé qu'on ne peut que lui accorder tous nos suffrages. Sans hésitation.
Un pays à l'aube (The Given day, 2008) de Dennis Lehane (trad. d'Isabelle Maillet), Rivages Thriller (2009), 759 pages.
Ailleurs: les avis de Jean-Marc(link) et de Jean-Jean (link). En anglais link
Une longue citation en guise de post-scriptum:
Charles Steedman, un des personnages qui incarnent les "vraies" valeurs du rêve américain, déclare à Danny lors d'une converastion édifiante: "Je suis ici(...) parce que les travailleurs de ce pays ont oublié où se trouvait leur place. Ils ont oublié, jeune homme, qu'ils sont à la discrétion de ceux qui versent leurs salaires et nourrissent leurs familles."
Quelques lignes plus loin: "Ils (dix jours de grève) peuvent amener une entreprise de taille moyenne à ne pas honorer ses obligations financières (...) Quand les obligations financières ne sont pas honorées, le cours des actions s'effondre. Les investisseurs voient fondre leur capital. A vue d'oeil. Eux-mêmes sont obligés de ralentir leurs activités. Ensuite, la banque doit intervenir. Parfois, la seule solution est la saisie. La banque perd de l'argent, les investisseurs perdent de l'argent, leurs propres sociétés perdent de l'argent, l'entreprise concernée coule et les travailleurs perdent leur boulot de toute façon. Alors si la notion de syndicat semble à première vue plutôt séduisante, il me paraît néanmoins inconcevable que des hommes raisonnables prennent la peine ne serait-ce que d'en discuter lorsqu'ils sont en bonne compagnie"
Des lignes qui, pour le coup, sonnent bien actuelles....